MAX

8,5/10

Titre: Max

Auteur: Sarah Cohen-Scali

Date de publication: 2012

Editeur: Gallimard, Collection Scripto

Genre: Roman historique,

Résumé

"19 avril 1936. bientôt minuit. Je vais naître dans une minute exactement. Je vais voir le jour le 20 avril. Date anniversaire de notre Führer. Je serai ainsi béni des dieux germaniques et l'on verra en moi le premier-né de la race suprême. La race aryenne. Celle qui désormais régnera en maître sur le monde. Je suis l'enfant du futur. Conçu sans amour. Sans Dieu. Sans Loi. Sans rien d'autre que la force et la rage. Je mordrai au lieu de téter. Je hurlerai au lieu de gazouiller. Je haïrai au lieu d'aimer. Heil Hitler ! "
Max est le prototype parfait du programme "Lebensborn" initié par Himmler. Des femmes sélectionnées par les nazis mettent au monde de purs représentants de la race aryenne, jeunesse idéale destinée à régénérer l'Allemagne puis l'Europe occupée par le Reich.
UNE FABLE HISTORIQUE FASCINANTE ET DÉRANGEANTE QU'ON NE PEUX PAS LÂCHER. UNE LECTURE CHOC, REMARQUABLEMENT DOCUMENTÉE, DONT ON NE SORT PAS INDEMNE.

Mon avis

La 4e de couverture dit vrai, je ne suis pas sortie indemne de cette lecture. Une lecture choc ? C'est moins qu'on puisse dire. Je suis un enfant du 21e siècle, autant dire que les guerres, je ne les connaît qu'à travers les programmes scolaires d'histoire. Et il y a une abysse entre les quelques photos d'un manuel d'histoire et un livre comme Max. C'est, je crois, la première fois que je lis un livre dont le narrateur et héros est clairement "du mauvais côté". Dès sa naissance, Max exprime le désir de faire de sa personne l'instrument aveugle du Führer. "Ma mère, c'est l'Allemagne, mon père, c'est le Führer !". Max ne connaît aucune émotion sinon la rage, l'ambition et la puissance. Son personnage, dès les premiers chapitre, alors qu'il n'a que quelques semaines, est franchement apeurant. Sa façon de voir les choses, tellement radicalisée, est effrayante.
En plus de ce personnage si marquant, l'histoire elle-même est bouleversante également. En neuf ans d’existence, Max vit des horreur qu e quelqu'un qui vit dans un pays en paix comme moi n'est pas capable d'imaginer. La façon dont l'auteure décrit ces villes ravagées, ces habitants dépassés devenu des hommes et des femmes primaires, violents, m'a profondément touchée. Ce roman décrit toute l'horreur de la guerre du point de vue civil, et au sein même de ces écoles, les Napolas, destinées à formater des enfants pour les embrigader totalement. Ayant lu ce livre, j'ai l'impression d'avoir rendu hommage à tous ces gens qui ont subi ce que relate de livre. Il est important que les nouvelles génération sachent comment ça se passaient, parce que c'est grâce au erreurs du passé qu'on peut espérer bâtir un monde meilleur chaque jour. Et, honnêtement, on ne voit plus choses exactement de la même manière après avoir lu cette histoire...

En bref…

Un roman profondément bouleversant, qu'il faut lire.

Bonne lecture !